Je vous sais impatient(e)s de connaître le résultat.
Je ne vais donc pas vous faire languir en donnant les réponses en premier.
De toute façon, vous ne les liriez pas!
Je vous explique juste comment j'ai procédé pour le tirage au sort.
Mon
petit jeu à dû en rebuter pas mal! Pourtant, je n'attendais pas les
bonnes réponses, j'attendais juste que vous laissiez votre imagination
et votre humour faire le boulot! Le simple fait d'essayer validait la participation au tirage au sort. Je remercie donc doublement celles qui
ont joué le jeu!!!! Je remercie aussi toutes celles qui on relayé
l'info sur leur blog. Je n'ai pas vérifié, mais j'ai vu à travers mes
stats que vous avez été nombreuses à le faire!
Vu que le nombre de
participantes a donc été relativement raisonnable, j'ai inscrit le nom
de chacune sur une feuille de papier que j'ai consciencieusement découpé pour faire de petites étiquettes...
Je les ai glissées dans le pochon mis en jeu. D'une certaine façon, c'est un peu lui qui a choisi sa future propriétaire...
J'ai ensuite demandé à la main
innocente de mon Grand Lutin qui fête aujourd'hui ses 5 ans d'en
prendre un au hasard. Rassurez-moi, on est encore innocent à 5 ans, hein? Je ne voudrais pas qu'il y ai encore polémique sur le tirage au sort!
Et il en a sorti... Tadam...
L'heureuse chanceuse est donc...
Bravo à toi! Tu as drôlement bien fait de sortir de ton sous-marin pour l'occasion, dis-donc!!! Et comble du hasard, son blog est jumeau du mien, créé lui aussi le 14 juillet 2009! Si c'est pas une heureuse coïncidence, ça?
J'attends ton adresse en coulisse, pour t'envoyer ton petit cadeau.
Mais
il te faudra un peu de patience, primo parce que je suis fâchée avec
les horaires de la Poste et d'autre part, parce qu'il faut que je
prenne le temps d'en reprendre toutes les côtes pour en refaire un, pour
le futur SAL!
Certaines d'entre-vous ont fait un vrai travail de recherches, beaucoup
de réponses ont été trouvées, mais pas toutes. D'autres ont choisi de laisser libre cours à leur imagination, et je dois dire, que ce sont ces "mauvaises élèves" qui m'ont le plus fait rire! Avec mention spéciale pour Kyriane, Qinoa, Mon Petit Koala et Galexia, qui ont réussi à me faire pleurer de rire sous le regard stupéfait de mon Cher & Tendre. Globalement, je me suis beaucoup amusée et j'espère que vous aussi!
Maintenant, voici les bonnes réponses.
1- S'estramasser
S'étaler
de tout son long. Le genre de bonne grosse gamelle dont on ressort
rarement indemne, au minimum avec les genoux à vif! Et qui malgré la
douleur de celui ou celle à qui ça arrive, ne manque pas de faire
éclater de rire toutes les personnes autour.
2- Y aller avec la banaste
Une banaste est un grand panier en osier avec lequel
on se rend au marché. Au retour, il est généralement très lourd.
"Y aller avec la banaste", équivaut à "y aller avec ses gros sabots",
"ne pas y aller de main morte". S'emploie en parlant de quelqu'un qui
manque de finesse dans ses propos et qui souvent "met les pieds dans le
plat" avec beaucoup de lourdeur.
3- Se prendre une bonne raïsse ou une sacrée raïssasse
Une raïsse, c'est une bonne pluie. Le suffixe -as(se)
amplifie le mot auquel il est attaché. Une raïssasse est donc une
grosse pluie. Comme dans le Sud, on aime bien tout exagérer, quitte à
faire un pléonasme, une "sacrée" raïssasse, c'est un déluge. Le suffixe
-ette, au contraire diminue le mot auquel il est rattaché, et signifie
"petit". Une raïssette est à l'inverse une petite pluie fine.
4- Avoir de braves esgourdes
"Brave" signifie entre autre "grand". Les "esgourdes"
sont les oreilles. Donc "avoir de braves esgourdes", c'est avoir de
grandes oreilles, décollées de préférence, sinon, c'est pas drôle.
Dans
son 2d sens, "brave" n'a pas le sens français de "courageux". Ne vous
y trompez pas, ce n'est pas un compliment! Si un provençal vous dit "Tu es bien brave", cela veut
dire "gentil", mais dans le sens ironique de "un peu simplet", "naïf"!
5- Changer l'eau des olives
C'est aller "uriner", pour les hommes. Pour les
conserver, on fait tremper les olives vertes dans une sorte de saumure
(eau, gros sel, fenouil, thym...). On change l'eau de la jarre en
terre, régulièrement. On appelle ces olives, "les Picholines". Dans
cette expression, vous comprenez très bien à quoi font allusion les
olives! Et entre nous, c'est assez peu flatteur finalement! Les
"Picholines" sont plutôt de petite taille!
Dans le même ordre d'idée, "écrire au pape", c'est pour la grosse commission! Et puisqu'on y est, "les couilles du pape", ce sont les figues! Si un jour sur un marché de Provence, vous voyez de la confiture de "couille du pape", sachez que c'est tout à fait comestible!
Et une petite dernière avec les figues, que j'aime beaucoup et que j'emploie souvent, utilisée lorsqu'on attend trop longtemps ou que quelque chose est trop long à réaliser, "on a le temps de tuer un âne à coups de figues molles!". Autant vous dire que ça va durer encore un certain temps!
6- Quel arapède!
C'est un coquillage qui s'accroche aux rochers et qui ne s'en décolle qu'une fois mort! Merci à Cassiopée, grâce à qui j'ai enfin découvert la traduction française, il s'agit donc d'une "Patelle". Vous l'aurez donc compris, un ou une arapède est une personne dont on ne se décolle pas, une vraie sangsue!
7- Une sartan
Dans son sens 1er, une sartan est une poêle. A l'époque où le système anti-adhésif n'existait pas encore, elles étaient en fer et à force de cuire sur la cuisinière à bois, elles avaient le "cul" noir. Le Provençal étant une langue très imagée, une sartan est donc une mauvaise (méchante) femme, une sorcière, dont l'âme est aussi noire que le "cul" de la poêle! Fallait, y penser! C'est drôle, ce terme ne s'emploie qu'au féminin! Et pourtant...
8- Une radasse
Une radasse est un prostituée, professionnelle ou non. Par extension, ce terme s'emploie pour toutes les femmes de petite vertu. Mais il ne suffit pas d'avoir des mœurs légères pour ce voir affublée de ce nom. Il suffit aussi d'en avoir l'air. Le comble est alors de se faire traiter de "vieille radasse"! Il s'agit là d'une femme qui s'habille bien trop court, bien trop moulant, bien trop décolleté et qui se maquille de façon beaucoup trop chargée, pour son âge, et qui ressemble par conséquent à une "mère maquerelle"!
La radasse a donné son nom au radassier, sorte de canapé en bois et en paille (2 ou 3 places), plutôt bas, très connu en Provence (surtout prisé par les antiquaires), sur lequel à l'origine la radasse, vautrée, attendait le client.
9- Un (ou une) mange-merde
C'est le cousin germain de la sartan! Mais là, on l'emploie au féminin comme au masculin. Il s'agit d'une mauvaise personne qui se réjouie du malheur des autres et qui en rajoute une couche avec ses médisances!!! C'est la merde des autres, jubilatoire pour elle, qui nourrie son esprit méprisable!!!
10- Se faire péter l'embouligue
L'embouligue, c'est le nombril. Se faire péter l'embouligue c'est manger plus qu'il n'en faut. C'est plutôt un compliment. Si quelqu'un part de chez vous en vous disant qu'il s'est fait péter l'embouligue, c'est qu'il s'est régalé avec ce que vous lui avez servi, en qualité comme en quantité.
11- Une estrasse
Une estrasse est un tissu déchiré (estrassé), tâché, abîmé dont on se sert comme chiffon. "Ne laisse pas trainer ton estrasse!" (vêtement usé jusqu'à la corde).
Par extension, cela désigne aussi une personne mal habillée, déguenillée, une personne qui a touché le fond et qui n'a plus assez d'amour propre pour s'entretenir physiquement et moralement. Souvent employé pour désigner par exemple, un clochard ou une ivrogne notoire, mais aussi une femme au foyer qui se laisse aller et se néglige. "Quelle estrasse, celui-là!"
12- Être tout estranciné
Suivant les coins de Provence, cette expression peut prendre différentes formes: se morfondre, s'inquiéter plus que de raison, mais aussi être trop serré, dans un vêtement par exemple. "Vers chez moi", cette expression signifie "être très ému", "tout retourné", "fébrile". On l'emploie surtout sur un ton un peu moqueur en parlant par exemple d'un jeune homme transi d'amour pour sa belle, et qui en devient un peu niais, l'œil hagard, la bouche ouverte, comme hébété. Vous voyez, genre Ugolin (Daniel Auteuil) dans "Manon des Sources", c'est peut-être plus parlant?
13- Une trapanelle
Une vieille voiture, dans un état lamentable, qui menace de rendre l'âme à chaque instant et dans laquelle on hésite sincèrement à monter, tant on a un doute sur le fait qu'elle nous conduise à bon port!
14- Casser les taraillettes
Vous avez été nombreuses à trouver la définition des taraillettes, dînette en terre cuite ou en porcelaine des petites filles. Mais "casser les taraillettes", une seule d'entre-vous en a trouvé le sens (encore une fois bravo à Cassiopée, qui a dû faire un vrai travail de recherches!).
"Casser les taraillettes", c'est se disputer, se fâcher avec quelqu'un. Mais cette dispute a une valeur assez définitive, sans réconciliation possible! Le plus souvent employé en parlant d'un couple (s'envoyer les assiettes à la figure), ce peut aussi être le cas, lorsque frères et sœurs se fâchent à jamais, suite à un héritage, par exemple. Aujourd'hui avec l'évolution des mœurs, cette expression convient parfaitement pour parler de "divorce".
Je trouve que c'est une jolie façon, humoristique aussi, de parler de quelque chose de grave, finalement.
15- Avoir le racabomi
Nausées, envie de vomir.
16- Manger des rigardelles
Non, ce n'est pas une variété de pâtes!!! Déjà, je m'excuse, j'ai fait une faute d'orthographe! Il faut dire que le Provençal se parle plus qu'il ne s'écrit!
"Manger des regardelles", c'est ne pas manger grand chose (des restes) ou carrément ne rien manger du tout. C'est ce que je réponds souvent à mon ainé qui n'aime que les pâtes et regarde avec dédain le contenu de son assiette. "Si t'es pas content, t'as qu'à manger des rigardelles en sauce!", "Si tu n'es pas content, tu n'as qu'à rien manger!".
17- Du trompe-couillon
C'est du maquillage, qui ne trompe que les couillons en masquant, les rides, les marques de fatigue etc... Une autre expressions dans le style, mais plus marseillaise, "être maquillée comme une voiture volée", être beaucoup trop maquillée.
18- Avoir chargé la mule
Ne pas confondre avec "être chargé comme un mule"! "Avoir chargé la mule, c'est avoir beaucoup trop bu". Pourquoi cette expression? Peut-être que son propriétaire ivre-mort était chargé sur le dos de sa mule, et que celle-ci habituée au chemin le ramenait à domicile? Avoir bu au point d'être chargé sur la mule? C'est en tout cas, l'interprétation que ça m'inspire, mais ça vaut ce que ça vaut!
19- Bader la figue
Bader a 2 sens. Le 1er, "pleurnicher", comme le font souvent les enfants, pour un oui, pour un non. "Arrêtes de bader pour rien!", est une expression récurrente lorsque je parle à mon Petit Lutin!
Le 2e sens, c'est "regarder bouche bée, avec insistance" quelque chose. "Bader une fille", c'est la regarder avec une admiration un peu stupide. Ça a donné le terme "badaud" en français ("badaire", prononcer "badaïre", en provençal).
"Bader la figue" c'est plutôt "rêvasser", "regarder dans le vide bêtement", "bayer aux corneilles" (expression qui a la même origine puisque "bayer", signifie "avoir la bouche ouverte").
20- Être ravitaillé par les corbeaux
Habiter un endroit tellement perdu, à la campagne ou à la montagne, tellement inaccessible, tellement loin de tout, que seuls les corbeaux, par voie d'air, arrivent à venir jusqu'à nous, pour nous ravitailler. Bref, un peu comme chez moi!
21- un pédas ou pétas
Un pédas est une pièce de tissu que l'on coud sur un trou pour cacher une reprise ou un trou. Celles de ma génération doivent se souvenir qu'enfants dans les années 70, ont en avait de "magnifiques" en sky sur les genoux, dans un but purement décoratif! Le pire c'est que c'était fashion!!!
Il n'y a pas d'équivalent, mais le verbe "pédasser", est traduit en français par "rapetasser", "raccomoder", "rapiécer", "repriser".
Voilà, j'espère vous avoir offert 5 mn de détente. Bravo à la gagnante et encore merci à toutes les participantes!!!
Belle semaine à toutes et tous!!!