Les dés sont jetés...
... ou le reportage d'un accouchement en douceur.
Je partage beaucoup de choses avec vous, et pour vous remercier de votre soutien, je ne résiste pas à l'envie de vous inviter à voir un petit bout de la naissance de mon livre.
Depuis jeudi dernier, le fichier est chez l'imprimeur (enfin!) et lundi, j'ai eu la chance et le privilège de pouvoir assister au calage et à la mise sous presse des premières pages! Un moment intense, chargé d'émotion et surtout un immense plaisir, comme vous pouvez l'imaginer!
C'est vraiment magique de voir le travail de presque une année prendre ainsi forme.
Hier et aujourd'hui, d'autres obligations m'attirant ailleurs, je ne peux assister à la suite. J'ai tout de même quelques photos à vous montrer. Je vais essayer de vous faire découvrir cet univers de l'imprimerie que j'aime tant.
Un petit reportage, ça vous dit? Celles que ça saoûle ne sont pas obligées de lire. Je ne vous en tiendrai pas rigueur, c'est promis!
Vous pourrez par la même occasion découvrir quelques bribes de mon travail.
C'est parti pour les explications et la visite.
Au départ, on fourni à l'imprimeur un fichier pdf Haute Définition. La technicienne PAO, après vérification du fichier, procède à l'imposition des pages dans un logiciel d'imposition. Cette opération consiste à disposer les pages du livre de telle sorte qu'il y ai 8 pages sur chaque face d'une même feuille (8 au recto, 8 au verso) et que lors du pliage on obtienne un cahier de 16 pages.
Image trouvée sur le net
Le fichier est ensuite envoyé vers un RIP qui convertit les valeurs numériques des quatre couleurs qui composent la quadrichromie (Cyan, Magenta, Jaune et Noir) en valeurs tramées. La trame est le maillage de points qui en se superposant vont reconstituer l'image ou le texte.
Si je vous parle de Roy Lichtenstein, l'un des chefs de file du mouvement Pop Art dans les années 60, qui jouait justement sur la trame des BD, vous comprendrez sans doute mieux de quoi je parle. Ça se comprend aussi très bien en regardant de près les photos des journaux, dont la trame est assez grossière.
Images trouvées sur le net
Vient alors, l'étape du flashage. Les éléments sont envoyés sur une flasheuse, qui va sortir des films. Il y a quelques années encore (et comme dit mon imprimeur, c'est là qu'on voit que je ne suis plus de première jeunesse! Merci!), les flasheuses argentiques utilisaient un laser pour insoler un film photosensible, qui était ensuite développé en utilisant des produits chimiques. Aujourd'hui, elles sont encore beaucoup utilisées, mais mon imprimeur qui est à la pointe du progrès et sensible à notre environnement, utilise une flasheuse thermique qui insole les films en thermoimpression, sans aucun produit chimique! C'est pas la classe? J'ai fait un livre BIO!!!
Je n'ai pas pris de photo. Rien de palpitant, c'est une énorme machine...
Ces films vont servir à fabriquer des plaques d'aluminium sur lesquelles les parties à imprimer sont reportées grâce à un procédé photographique. La zone d'image positive est recouverte d'une substance qui attire l'encre et repousse l'eau. Au contraire, les zones restantes attirent l'eau mais pas l'encre. Les plaques sont ensuite disposées sur un cylindre rotatif, mouillées puis encrées par les rouleaux encreurs. L'encre est ensuite transférée de la plaque sur un rouleau souple (blanchet), puis du blanchet sur le papier.
Vient ensuite l'étape du calage. Le calage est une opération très pointue qui permet de régler les encrages, la densité des couleurs grâce à gamme chromatique positionnée au centre de la feuille. Quelques feuilles sont imprimées et l'une d'entre-elle est disposée sur une table inclinée informatisée, qui ressemble à une table de mixage, sauf qu'ici au lieu d'harmoniser les sons, on va harmoniser les couleurs! Je disais d'ailleurs à la technicienne que pour moi, elle était un peu le chef-d'orchestre des couleurs! Une sorte de scanner passe sur la bande chromatique et évalue la densité de chacune des 4 couleurs correspondant à chacune des 8 pages et la reporte sur l'écran sous forme de diagramme.
La technicienne réajuste alors la densité, augmentant ou diminuant le pourcentage de chaque couleur en regard de chaque page. Cette opération peut-être répétée plusieurs fois, jusqu'à obtention du résultat souhaité. Pour 96 pages, cela représente 12 calages.
Vient alors, l'étape tant attendue du roulage, où la technicienne lance le tirage, impression du nombre d'exemplaires voulus. En cours de roulage, elle retirera encore 3 ou 4 feuilles pour réajuster les réglages chromatiques qui évoluent en cours d'impression.
Une pile de feuille est placée à l'entrée de la machine. Chaque page va être soulevée par aspiration et lancée dans la machine. La feuille passe successivement, dans le rouleau noir, puis bleu, puis rouge et enfin jaune. Ici, c'est l'impression du verso. Lors de l'impression du recto, les feuilles sont blanches.
Et voilà, les pages imprimées!
Une fois le tirage terminé, toutes les pages et la couverture partiront chez un façonnier qui va procéder au façonnage, c'est à dire au pliage, à la coupe, au collage et à la mise en carton.
J'espère que cette petite visite vous a plu!
En tout cas, moi, j'ai adoré! J'ai beau connaître le procédé, je ne m'en lasse pas! Et cette fois, la part affective est venue se rajouter pour rendre ce moment particulièrement magique!!!
La pression descend, me voilà enfin sereine!
Au vu des premières pages, cela laisse présager d'un joli résultat. La qualité sera au rendez-vous!
Vous avez été nombreuses à me demander si je ferai des pré-commandes.
Je vais essayer de m'en occuper dans les jours à venir.
Sinon, j'ai retrouvé le chemin de la MAC avec un immense plaisir, et entre mes parutions en retard et les nouveautés, j'ai plein de choses à vous montrer!
Ce blog devrait reprendre rapidement un rythme plus soutenu.
J'ai aussi repris le cours de vos coms et photos en retard. Je serais à jour bientôt.
Je vous souhaite à toutes et tous une excellente journée!!!